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Cala d’Or

La côte sud-est de Majorque en ‘llaüt’

Décembre 10, 2024
Temps de lecture: 07:02 minutes

Depuis mon arrivée à l’Inturotel Cala Esmeralda, situé à Cala D’Or, une véritable oasis face à la Méditerranée, je fais un rêve récurrent dans lequel je me vois en train de découvrir la côte sud-est de l’île à bord d’un llaut.


Le llaut est une embarcation traditionnelle présente dans différentes régions de Méditerranée. Elle a été conçue pour naviguer lentement, en prenant le temps de savourer chaque instant, de découvrir une petite crique méconnue, de longer un éperon rocheux, de scruter l’obscurité presque impénétrable d’une grotte.


Aujourd’hui, je vais réaliser mon rêve et sortir en mer pour profiter du soleil et du large à bord de l’une de ces très vieilles embarcations. Elles sont le symbole d’une manière de vivre plus durable, moins invasive à l’égard de l’environnement et qui, dans cette partie de l’île, perdure encore et que vous pourrez apprécier si vous voyagez de manière consciente.



La brise de la mer, le soleil et une promesse d’aventure


Depuis que j’ai décidé d’explorer la côte en llaut, j’ai su que ce serait une expérience unique, nouvelle pour moi. Je découvrirais que ce qui compte, c’est le trajet, et non la destination finale, le balancement tranquille de la petite embarcation, une halte quand le cœur nous en dit, sans hâte, comme pour essayer d’arrêter le temps.


La journée commence de bonne heure. La brise marine est accompagnée de la senteur du sel et des algues, une combinaison que j’ai toujours trouvée profondément libératrice. À mon arrivée au port, je vois le llaut, cette embarcation de bois robuste et élégante, avec ses lignes courbes qui semblent avoir été dessinées par la mer elle-même. Un ciel dégagé et le murmure d’une Méditerranée calme m’attendent, mais aussi la promesse de criques secrètes, de falaises vertigineuses, de plages de sable blanc... La côte sud-est de Majorque éblouit par sa beauté naturelle, avec de vastes zones protégées et un urbanisme plus contrôlé que dans d’autres secteurs de l’île.


Le largage des amarres : le murmure de la Méditerranée


Monter à bord ressemble à un voyage dans le temps. En sortant du port, le llaut glisse doucement sur les eaux tranquilles du matin comme s’il connaissait par cœur chaque recoin de cette côte. Le moteur ronronne à demi-mot tandis que la brise nous régale d’un bonheur oublié en nous transportant vers de nouveaux horizons, certains déjà connus mais qui, vus de la mer, sont une véritable redécouverte.



À mesure que nous nous éloignons, en laissant derrière nous le superbe phare en guise de sentinelle, le paysage défile sous mes yeux d’une manière presque magique. Les falaises se dressent fièrement, couvertes de pins et de genévriers, d’imposantes grottes percent le profil terrestre tandis que de petites criques se devinent, comme des secrets bien gardés.


Le soleil, déjà haut dans le ciel, baigne tout d’une lumière dorée, et la mer est une danse de reflets turquoise et émeraude. Je m’assieds sur le pont, sentant sur ma peau la caresse chaude du soleil et une brise revitalisante et prometteuse. Je pense que c’est à ce moment-là que je suis entré en connexion avec l’âme de l’île et de ses habitants.


À la découverte de criques secrètes : un bain dans des eaux cristallines


Nous décidons de nous arrêter dans une petite crique vierge, l’un de ces trésors cachés qui sont un plaisir pour les sens. Il est également possible de s’y rendre à pied depuis l’hôtel. Le llaut jette l’ancre doucement et l’eau, si claire qu’on peut en voir le fond, me lance une invitation irrésistible. Je plonge sans y réfléchir à deux fois, pour un moment de baignade revigorant. Pendant que je flotte en regardant le ciel, je ressens une connexion profonde avec la nature qui m’entoure à 360º. Je m’empare de mon masque de plongée et je pénètre dans une autre planète, la planète BLEUE. Des poissons, de la posidonie, des anémones, des oursins… et le silence. Un univers de calme et de tranquillité.


Après la baignade, j’assieds sur le pont, un verre de vin blanc à la main, pour contempler les rochers et les pins qui semblent s’incliner vers l’eau. Le paysage paraît si immuable, si éternel, qu’il est difficile d’imaginer qu’il puisse changer un jour. Et cependant, je sais qu’il est important de préserver cette beauté, ce calme, pour que d’autres puissent aussi le ressentir un jour. C’est pour cette raison que je ne vais pas vous donner le nom de la crique, car je vous invite à découvrir vous aussi votre crique secrète.



Le rythme paisible du llaut


Le llaut reprend sa traversée, et nous continuons à longer la côte. Chaque recoin est une découverte : Cala Figuera avec ses maisons de pêcheurs timidement tournées vers la mer, Cala Mondragó avec son sable blanc et ses eaux tranquilles, Cala D’Or avec ses maisons blanches typiques d’Ibiza entourées de pins…


Je sais que j’ai de la chance de naviguer en parfaite harmonie avec le paysage. Il n’y a pas de précipitation, pas de bruits inutiles. Le llaut respire au rythme de l’île, lent, pausé, comme s’il voulait nous rappeler que dans ce voyage, ce ne sont pas les milles marins qui comptent, mais les moments.


Nous nous approchons de petites cavités marines, ces formations que l’eau a sculpté avec une patience infinie. Depuis le pont, je peux voir des poissons colorés évoluer entre les rochers, et je pense à la richesse de l’écosystème qui m’entoure. Une véritable célébration de la vie qu’abrite notre mer Méditerranée.


Le clap de fin d’une journée parfaite


Le soleil commence à baisser lentement au-dessus de l’horizon, colorant le ciel de tonalités roses et oranges, la journée touche à sa fin. Le llaut glisse doucement sur l’eau, de retour vers le port et le jour se retire dans le calme du crépuscule.


Le port, éclairé par les derniers rayons du soleil, semble tranquille, presque mélancolique. Et pendant que je mets pied à terre, les jambes encore chancelantes, comme cherchant à retenir le doux balancement de l’embarcation, je sais que cette journée restera gravée dans ma mémoire et que Majorque fera partie de moi à tout jamais.



Une connexion intime avec la terre et la mer


Cette journée a été bien plus qu’une aventure nautique, elle a été l’occasion de renouer avec la beauté naturelle de la côte sud-est de Majorque d’une manière unique. Naviguer à bord d’un llaut, c’est bien plus que se déplacer sur l’eau : c’est faire partie d’une tradition, d’une histoire qui a été écrite par le vent et la mer.


Majorque, c’est le murmure de la Méditerranée dans une crique secrète, le parfum des pins et du sel, le craquement bienveillant du bois du llaut chahuté par la houle… C’est un rappel du fait que nous pouvons profiter de la nature sans l’altérer, en ne laissant sur notre passage que des traces d’émerveillement et de respect.


Je reviendrai à Cala d’Or et je séjournerai de nouveau à l’Inturotel Cala Esmeralda, mon refuge méditerranéen. Je reviendrai avec l’envie de sentir une fois encore la brise de la mer caressant mon visage, le soleil sur ma peau et le balancement tranquille d’un llaut sur une mer calme.



Andrea, septembre 2024

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