Journal d’une visite du Parc naturel de Mondragó
Je profite de quelques jours de détente à Majorque et je séjourne à l’Inturotel Cala Esmeralda, face à la belle crique qui lui donne son nom. Je passe mon temps à lire à l’ombre des pins, à me baigner dans les eaux turquoise de la Méditerranée et à planifier de temps à autre des visites sur l’île. Depuis plusieurs jours, j’ai une idée qui me trotte dans la tête :
Visiter le Parc naturel de Mondragó. On m’en avait parlé, mais je recherche plus qu’une simple excursion touristique, une sortie pour me perdre et renouer avec la beauté naturelle de la côte sud-est de l’île, ses criques, sa forêt méditerranéenne, ses champs d’amandiers… Une aventure pour les cinq sens, qui mérite d’être entreprise à pied ou à vélo. Je décide de m’y rendre à vélo, un moyen de transport plus respectueux de l’environnement et qui me permettra de découvrir le parc lentement, en profitant de chaque détail, au fur et à mesure que je m’approcherai.
L’exploration débute sur deux roues
Le jour se lève, marqué par ce soleil de septembre qui caresse la peau sans la brûler. Après un délicieux petit déjeuner, j’enfourche mon vélo, en quête de la Méditerranée la plus authentique. Vers des contrées qui sont restées presque inchangées depuis que les premiers habitants de l’île les ont découvertes. Je démarre mon itinéraire en faisant une première halte au beau port naturel de Portopetro, où je me régale des vues sur la baie et ses maisons de pêcheurs. Je laisse rapidement derrière moi l’animation de cette petite bourgade côtière pour pénétrer sur les terres du parc. Des champs parsemés d’amandiers et de caroubiers et des figuiers par-ci, par-là me souhaitent la bienvenue. Le fait de rouler face au vent, en m’enivrant de l’odeur de la mer et de la senteur des pins, me donne la sensation de faire partie du paysage. Le parc se perçoit déjà et mon cœur s’accélère face à la perspective de nouveaux horizons à découvrir.
La bienvenue de la nature
Je stationne mon vélo à l’entrée du parc, fière d’avoir opté pour un moyen de transport durable et silencieux. Le sentier que je choisis pour débuter mon circuit est une invitation ouverte au silence et à la contemplation. Mes pieds résonnent doucement sur les pierres et la terre poussiéreuse, l’odeur des pins m’enveloppe comme une couverture de souvenirs oubliés. La forêt méditerranéenne me reçoit avec un calme vénérable, me rappelant qu’elle est là depuis bien plus longtemps que nous.
Je marche doucement, en observant comment le paysage change à chaque pas. Les rayons de soleil traversent les cimes des pins et créent des jeux d’ombre sur le sol, tandis qu’on entend, au loin, le doux murmure des vagues. J’inspire profondément, essayant de garder en moi cet arôme unique : un mélange de résine, d’herbes et de salpêtre. Mondragó n’est pas seulement un lieu qu’on visite, c’est un lieu qui nourrit le corps et l’âme et où l’on se sent en communion avec la nature et ses habitants.
Un paradis partagé : la faune et la flore de Mondragó
À mesure que j’avance sur le sentier, mon regard se perd dans les détails : la variété de plantes qui poussent ici est étonnante. Des arbres comme le genévrier, certains centenaires, des tamaris, des oliviers sauvages, des pins majestueux et des arbustes comme la filaire à feuilles étroites, le romarin… La flore de Mondragó invite à regarder de plus près et à essayer d’identifier des espèces qui, à première vue, pourraient passer inaperçues. Des délicates fleurs sauvages aux robustes pins d’Alep, tout semble avoir une finalité, une place dans cet écosystème si bien conservé. Au printemps, on peut observer des orchidées sauvages, certaines endémiques de l’île.
Le parc est également un refuge pour la faune, j’ai la chance de croiser quelques-uns de ses habitants. J’écoute le chant d’une mésange charbonnière (Parus major), si difficile à observer et si bénéfique pour la forêt méditerranéenne puisqu’elle se nourrit de chenilles processionnaires. Quand je m’approche des marais, un héron gris s’élève majestueusement au-dessus de l’eau, comme s’il me souhaitait la bienvenue. C’est à ce moment-là que je comprends pourquoi Mondragó est un sanctuaire pour les amoureux des oiseaux. Ils peuvent y contempler les oiseaux les plus communs des Baléares comme la huppe fasciée (Upupa epops), la perdrix, la fauvette mélanocéphale (Sylvia melanocephala), des espèces migratoires comme le rouge-gorge (Erithacus rubecula) et certaines espèces très difficiles à observer comme le guêpier d’Europe (Merpos apiaster) au plumage coloré. Je suis surprise de découvrir comme il est facile de se prendre de passion pour l’ornithologie en explorant ce paradis naturel.
Un recoin secret : Cala Mondragó et S’Amarador
Le sentier me mène finalement à la plage. La première que j’atteins est Cala Mondragó, une plage spectaculaire de sable blanc, baignée par des eaux cristallines. Je retire mes chaussures et enfouis mes pieds dans le sable, puis je m’approche du rivage, l’eau est froide mais réconfortante et, l’espace d’un instant, tout s’arrête.
Quelques minutes plus tard, après un indescriptible parcours au bord de la falaise, j’arrive à S’Amarador qui m’attend, avec son calme serein. Moins fréquentée et plus sauvage que Cala Mondragó, le silence y est presque absolu, rompu uniquement par le doux clapotis des vagues. Il m’est impossible de résister à la tentation de la baignade, et le fait de plonger dans ses eaux bleu turquoise a l’effet d’une renaissance. Pendant que je flotte, en regardant le ciel bleu, je sens que le parc m’a offert un cadeau que je garderai précieusement au retour de ce voyage que je souhaiterais revivre très vite.
Des sentiers qui racontent des histoires
Après ce moment de baignade synonyme de révélation, je poursuis mon chemin à travers le parc en suivant les falaises. Le sentier jusqu’à Sa Guàrdia d’en Garrot me mène à travers des paysages où la terre rejoint la mer en une étreinte éternelle. D’en haut, la mer semble infinie et les vues sont à couper le souffle.
Pendant que j’avance, je ne peux m’empêcher de penser à toutes les personnes qui ont emprunté ces mêmes sentiers avant moi. Depuis l’époque préhistorique, lorsque les premiers habitants ont laissé leur empreinte sur cette terre, jusqu’à aujourd’hui.
L’un des guides du parc m’a expliqué que, sur les falaises, il y a des traces de Myotragus Balearicus, un petit mammifère disparu, parent éloigné de la chèvre.
Le parc abrite des grottes talayotiques ayant servi de sépulture et, dans ses falaises hypogées, des cavités souterraines creusées dans l’Antiquité pour conserver les cadavres sans les brûler.
Le parc conserve ses secrets, ses histoires, et si on avance lentement, le cœur disposé à recevoir, il nous en susurre quelques-uns. Tout au long de l’année, des ateliers et des visites guidées sont organisées pour faire connaître son patrimoine naturel. Vous pouvez en savoir plus sur https://www.illesbalears.travel/ca/mallorca/parc-natural-mondrago
Une visite qui se transforme en rituel
De retour à mon point de départ, mon vélo m’attend comme un vieil ami. Et pendant que je pédale sur le chemin du retour, avec le soleil qui baisse à l’horizon, je comprends que le parc naturel de Mondragó n’est pas un endroit où l’on ne va qu’une seule fois. C’est un lieu où l’on retourne, encore et encore, parce que chaque visite offre quelque chose de nouveau. Un arôme qu’on n’avait jamais perçu, un manteau de fleurs lilas qui tapisse le chemin, la brise marine qui berce les tamaris qui bordent les marais… Tout nous rappelle que nous sommes petits face à tant de beauté.
Visiter le parc naturel de Mondragó de manière consciente, en choisissant de le faire à vélo, à pied ou en prenant l’autobus, est bien plus qu’une décision écologique. C’est une façon de rendre hommage à ce trésor naturel, de le remercier pour tout ce qu’il nous offre et de s’assurer qu’il sera toujours là pour ceux qui viendront après nous.
Reviendrai-je ? Sans aucun doute. Mondragó fait désormais partie de moi. Et la meilleure option pour visiter ce superbe parc naturel est de séjourner à Cala d’Or, comme je l’ai fait à l’Inturotel Cala Esmeralda, l’un des hôtels de la chaîne familiale Inturotel. Ses établissements offrent le meilleur endroit où se reposer, dans des sites uniques face à la mer ou dans le centre pittoresque de Cala d’Or.